Dimanche 1er Novembre, Saint-Lô
Michel C. au téléphone, plus motivé que jamais. Je suis heureux de l'entendre et de le retrouver un peu. Comme maman, Michel a ce même sentiment de revenir de loin. Je penserai à lui demain matin, quand une belle infirmière, du moins je l'espère, lui pompera un peu de son sang pour recevoir 48h plus tard des nouvelles réjouissantes le concernant. Je crois que Michel est devenu mon ami. Incroyable, quand je lis son nom au hasard des pochettes de disques mythiques que maman m'a laissé depuis longtemps en héritage. Je ne m'y ferai jamais.
La pluie s'abat sur la Normandie. Le thermostat reglé à 19° ne suffit plus, j'ai le bout du nez gelé. Les rues sont calmes comme tous les dimanches, les joggeurs passent à la même heure sous mes fenêtres et les cloches m'extirpent comme à chaque fois de mon sommeil. Je m'arrêterai au QG tout à l'heure, pour tuer un peu le temps et ranger mon bureau. Je repense à ce lieu qui m'a vu grandir, dans lequel j'ai joué plusieurs fois... J'en suis l'un des tenanciers et c'est de là que tout a démarré. Drôle de vie, drôle de hasard. C'est dans ce QG, autrefois le Légend, que je venais, minot, intrigué par les notes de blues et enchanté par mon ami François Lemonnier. Aujourd'hui j'époussète ce qui me passe sous la main, je range, je dirige, je souris, je grogne... Incroyable vie, oui.
J'adorerais convaincre mon ami J-L. L. d'écrire ce livre dont nous avons pourtant déjà tant parlé. Ca me turlupine, j'y pense et j'y repense. On se laisse des messages lui et moi sans jamais réussir à se parler. Nos deux vies sont si remplies que nous finirons par être dans l'obligation de nous voir vraiment et d'abuser un peu de bon vin et d'une bonne tablée normande.
L'ami Eric Fériano s'inquiète de voir son spectacle du 6 décembre annulé, faute de réservations. Je lui ai promis de venir y chanter une ou deux chansons pour son plaisir et le mien. De quelques spectateurs aussi, espérons-le. C'est la première fois que je vais mettre les pieds aux 3 Baudets. D'y semer un peu ma musique me rend heureux. Ce sera comme j'aime, simple, tendre et musical ! De quoi égayer un autre dimanche, sous le ciel de Paris.